Les derniers (?) soubresauts du Congrès de Reims par Gaëtan Gorce

Publié le par desirs d'avenir 95

C’est pour tenter de revenir au calme que Ségolène Royal m’a confié, avec Jean-Louis Bianco et Najat Belkacem une mission qui n’est en aucun cas d’exclusion. Il s’agit, au contraire, de recréer les bases d’un véritable dialogue avec tous ceux qui veulent contribuer, depuis le congrès de Reims, autour d’elle et avec d’autres, à la rénovation du Parti socialiste. Je me considère donc, d’abord, comme un médiateur et comme un modérateur, ce qui convient au contexte et à mon tempérament.

Il convient désormais de cesser les prises de position publiques pour réfléchir sereinement à ce qui s'est passé ce week-end et en tirer calmement et sans tapage les différentes conséquences politiques. Certaines concerneront l'Espoir à Gauche. D'autres doivent concerner, plus globalement, la question de l'organisation de notre parti et plus précisément celle des courants.

Cette tension au sein d'une sensibilité est une nouvelle fois la démonstration de ce que la formule des courants n'est manifestement plus adaptée à la vie du Parti socialiste. Martine Aubry ne peut l'ignorer: le mouvement de transformation qu'elle a repris à son compte à La Rochelle doit s'accélérer dès après les Régionales. La mise en place de Primaires, pour autant nécessaire qu'elle soit, ne saurait en effet suffire. D'autres pas tout aussi significatifs devront être accomplis pour permettre une complète rénovation. L'urgence sera de retirer aux courants, dans leur forme actuelle, toute influence sur la désignation de nos instances et de nos candidats, avant d'organiser leur disparition afin que le débat à l'intérieur du PS puisse s'engager dans un cadre totalement renouvelé, démocratique, et qui laisse d'abord la parole aux militants et non pas à ceux qui prétendent dans l'intervalle des congrès les représenter.

C'est à titre personnel naturellement que je formule cette proposition. Chacun conviendra cependant que je reste dans la continuité de ce que j'ai toujours défendu, en dénonçant le rôle nocif que jouent dans le parti une balkanisation croissante et l'esprit de clan. Là seulement réside la perspective d'une véritable modernisation de notre parti qui, sans cela, ne pourra que revivre les évènements du même type que ceux qui se sont produits ce week-end et dont d'autres avaient déjà donné l'illustration malheureusement par le passé.

Ce que nous vivons aujourd'hui, ce sont bien les derniers soubresauts du congrès de Reims qui n'aura permis de rien clarifier. La lutte pour le pouvoir y avait imposé sa loi. Elle avait donné lieu à la constitution de coalitions le plus souvent sans âme et sans projet qui se sont vite déchirées une fois ce rendez-vous passé. L'Espoir à Gauche avait réussi seul à résister malgré le départ de plusieurs de ses premiers animateurs, parce que l'unissait une volonté sincère de rénover. C'est celle-ci qu'il nous faut préserver tout en sachant que Reims n'a peut être pas fini de produire ses funestes effets.

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