Discours de Ségolène ROYAL à Arcueil le 18 septembre 2010 pour la Fête de la Fraternité

Publié le par desirs d'avenir 95

Chers amis,

Vous voilà si nombreux rassemblés. Vous êtes venus de partout à notre belle Fête de la Fraternité. Je vous salue et je vous remercie du fond du cœur d’être là. (Applaudissements) Pour être là aussi nombreux, vous avez compris qu’il se passait quelque chose d’important dans l’histoire de notre pays, la France, celle que l’on aime, cette France que l’on reconnaît de moins en moins. On la reconnaît de moins en moins parce qu’elle est entre de mauvaises mains. Elle est martyrisée par un gouvernement dur et manipulateur. (Huées) Et je suis heureuse de voir tant de forces ici, tant d’énergies citoyennes, sociales, associatives, ensemble, pour dire combien nous sommes déterminés à résister à ce qui se passe, à toutes ces injustices criantes, à tous ces scandales qui tirent la France vers le bas. C’est ici, à cette Fête de la Fraternité, l’appel que je vous lance, un appel à résister et à contribuer au redressement de la France. (Applaudissements) Je remercie très chaleureusement Daniel Breuiller, le maire d’Arcueil, de nous accueillir, lui (Applaudissements) et toute son équipe, et tous les adhérents de Désirs d’avenir d’ici, d’Arcueil qui ont fait un travail formidable (Applaudissements) pour nous accueillir et pour organiser cette fête.

Alors je vais vous faire une confidence : l’anti-sarkozysme aujourd’hui ne suffit pas. C’est par les actions et par les propositions que je vous invite à contribuer au redressement de la France, car les Français savent maintenant à quoi s’en tenir sur l’incompétence et sur la perversion du système qui, hélas, nous gouverne encore pendant un peu plus d’un an et demi. (Huées) Aujourd’hui, les Français veulent des propositions et je vais y venir, mais force est de constater que le bateau gouvernemental prend l’eau de toutes parts. Le chef de l’Etat actuel nous avait promis de faire avance la France à la vitesse d’un TGV, et l’on se retrouve sur le Titanic. (Applaudissements) Plus rien ne nous étonne tellement la réalité dépasse la fiction. Le Français ont compris qu’au lieu de régler les problèmes, ce gouvernement est à la tête d’une entreprise de communication, et donc ce que nous attendons aujourd’hui, ce que les Français attendent, fatigués par ce manque de respect, ce sont de propositions pour savoir, pour savoir quoi ? Pour savoir si demain sera meilleur qu’aujourd’hui, première chose, et pour savoir aussi s’il y a des raisons d’espérer, et d’autres façons d’agir.

Eh bien moi, je vous dis oui. Oui, il y a des raisons d’espérer et d’autres façons d’agir pour que demain soit meilleur qu’aujourd’hui. (Applaudissements) Désirs d’avenir est un mouvement d’éducation populaire, une association ouverte aux hommes et aux femmes qui veulent construire demain, qui veulent combattre les injustices, et qui veulent proposer, et c’est ce que je vais faire en votre nom à tous. Je vais vous parler aujourd’hui avec gravité. Oui, je vais vous dire comment nous devons résister à ces crises économiques, sociales, morales institutionnelles, qu injectent dans nos veines le terrible poison de la peur, du doute, de la résignation, ou de la colère, et comment nous devons affirmer notre volonté de voir la France se redresser, saisir toutes ses chances, libérer touts ses talents et toutes ses énergies pour construire un avenir meilleur.

REDRESSER LA SITUATION ECONOMIQUE TE SOCIALE DE LA FRANCE

Et c’est d’abord la situation économique et sociale de la France qu’il faut redresser. La dette publique est devenue insoutenable, elle a augmenté de 50% depuis 2002, elle s’élève à 25 000 euros par Français, les intérêts qu’elle génère sont devenus à eux seuls la deuxième dépense du budget de la nation. Le déficit des comptes sociaux a triplé en 3 ans. La Sécurité Sociale est grevée par plus de 80 milliards de déficits cumulés. Notre appareil productif est affaibli. Notre commerce extérieur affiche un déficit de 25 milliards d’euros. La production industrielle est inférieure de 10% à ce qu’elle était en 2002. Et l’investissement productif des entreprises ne décolle pas. D’où ce taux chômage, ce fléau qui ne recule pas.

« Et qu’est-ce qu’ils font, là-haut, pour redresser tout cela ? Rien. »

Et qu’est-ce qu’ils font, là-haut, pour redresser tout cela ? (« Rien ») Alors nous devons changer de toute urgence notre façon de concevoir la création de valeurs et de richesses : un développement durable, une croissance soutenue, reposent aujourd’hui sur les trois piliers que sont l’économique, le social, et l’environnement, et que la défaillance de l’un de ces trois piliers fait s’écrouler le tout, avec un vrai dialogue social qui reste, en France, si terriblement défaillant. Oui, l’inventivité des entrepreneurs doit être enfin reconnue. Oui, la dignité du travail doit être respectée et remise à l’honneur. Avec cette reconnaissance, et avec ce respect, l’économie doit repartir, car c’est un système économique et social juste qu’il faut bâtir. Le règne sans frein du profit financier est intolérable pour l’intérêt général. Il est insupportable à ceux qu vivent de leur travail. (Applaudissements) Et il est dramatique pour ceux qui n’arrivent pas à en vivre. C’est ce cri de colère que nous entendons monter de la France qui travaille dur, et de celle qui aimerait travailler, colère contre les délocalisations qui dévorent l’emploi. Et que font-ils là-haut pour lutter contre cela ? Rien (« Rien ! ») Colère contre le fait que 23% des jeunes sont sans emploi, que l’âge du premier emploi n’en finit pas de reculer, et que la précarité des contrats se généralise. Et que font-ils là-haut ? Rien (« Rien ! ») Colère quand priorité est donnée à la rente et au capital financier, et que cela conduit à l’augmentation constante des loyers et du foncier. Et que font-ils, là-haut, au gouvernement ? (« Rien ! ») Colère quand la moitié des salariés du privé touche moins de 1 400 euros par mois, que 4 millions de salariés sont payés au SMIC au bout de 20, 30 ans et parfois plus. Et que font-ils, là-haut, au (« Rien ! ») gouvernement ? Colère, quand on sait qu’il y a 7 millions de pauvres en France (Huées) qui vivent avec moins de 700 euros par mois, que 2 millions d’enfants, en France, sont condamnés à vivre dans la pauvreté, et qu’il y a là comme une forme moderne de malédiction et de destin insupportables. Et que font-il, là-haut ? (« Rien ! ») Colère quand le gouvernement s’en prend aux retraites, et taxe injustement le travail après avoir promis le contraire. Et que font-ils, là-haut ? (« Rien ! »)

« Ces insécurités sociales sont insupportables et ça suffit »

Ou plutôt si, ils font quelque chose : ils s’occupent d’eux-mêmes, ils s’enrichissent et enrichissent leurs amis (Applaudissements et huées) Ils n’ont qu’une seule obsession : ne pas perdre le pouvoir pour continuer à se servir. (Applaudissements et huées) Quand dans un pays comme le nôtre, 2 millions de personnes ont recours à l’aide alimentaire. Quand on sait qu’il y a chaque jour en France 2 000 accidents graves du travail. Quand on sait qu’à l’âge de 35 ans, un ouvrier a 7 ans de moins d’espérance de vie. Quand on sait que 30% des salariés travaillent debout en permanence, que 40% sont exposés à l’inhalation de produits chimiques sur leur lieu de travail. Quand on sait que les victimes de l’amiante ne sont toujours pas indemnisées, qu’un million et demi de personnes se trouvent en situation de surendettement. Quand on sait que les femmes sont les premières victimes des bas salaires et des petites pensions, et que ce sont aujourd’hui les femmes qui vont être très durement frappées très injustement frappées (Applaudissements et huées) par le report de la retraite à 67 ans, alors oui, quand on pense à cette détresse, quand on sait tout cela, on est bien obligé de dire que ces insécurités sociales sont insupportables et que ça suffit. On est bien obligé de dire que tout cela est comme une blessure sur le corps d’un pays, notre pays, la France, qui a pourtant inventé la plus belle des devises : Liberté – Egalité (« Egalité ») – Fraternité (« Fraternité ! »). (Applaudissements)

 

  Et si je suis là avec vous, et si nous avons été nombreux tout à l’heure au cours de ces débats sur le respect, et je remercie tous celles et ceux qui y ont participé dans la diversité de la gauche rassemblée, oui , si je suis là avec vous, c’est parce que vous aussi, vous êtes les relais de cette souffrance, de ces impatiences, et si je suis là c’est tout simplement pour donner ma voix et ma volonté à tous les sans voix à travers le pays. (Applaudissements) Vous m’avez dit, tout au long des universités populaires que nous tenons maintenant depuis deux ans, et de nos débats, des choses simples, vraies, et fortes. Vous m’avez dit vouloir des écarts de revenus moins aberrants, une réforme de la fiscalité qui taxe davantage le capital que le travail, vous m’avez dit vouloir que le travail soit payé à son juste prix, vous m’avez dit enfin vouloir que des solutions à la crise du logement soient trouvées au-delà des éternels discours. Est-il normal, m’avez-vous dit, que des jeunes travailleurs habitent en caravane, et que des petits retraités soient chassés de leur logement faute de pouvoir payer leur loyer, et que d’autres petits retraités ne font plus qu’un repas par jour. Eh bien, tout cela nous l’entendons, et nous n’aurons de cesse, dans ce combat politique, que de répondre à ces injustices. (Applaudissements)

La politique par la preuve

Et nous avons des solutions alternatives. Laissez moi vous dire, la politique change, les gens ne croient plus aux promesses abstraites qui n’engagent même plus ceux qui les font. C’est pourquoi pour vous parler comme d’habitude, car je crois à la politique par la preuve, je veux m’appuyer comme cela a été fait tout à l’heure, sur ce que je fais, avec toutes mes équipes et avec tous les citoyens de la région que je préside, m’appuyer sur du réel, sur du concret, pour prouver que des solutions existent pour faire des propositions efficaces qui ont fait leurs preuves. La politique par la preuve, c’est celle qui se fait au quotidien pour améliorer la vie, et ici à Arcueil, d’ailleurs, nous pourrions aussi prendre bien des exemples sur ce qui se fait dans cette commune, sur la démocratie participative, sur l’égalité d’accès à l’éducation, sur le travail sur le logement, sur les consultations populaires, sur la façon de faire coexister de multiples familles de toutes origines dans cette ville si bien construite et si bien conduite par une équipe arc-en-ciel qui rassemble toutes les sensibilités politiques. (Applaudissements) C’est cela, aussi, une politique par la preuve.

 

  Mais comme je crois beaucoup à l’articulation entre le local et le global, parce que je suis une femme engagée en politique depuis longtemps et qui ai mené des combats nationaux, je vous dit qu’il n’y a pas d’écart, il ne doit pas y avoir d’écart, entre les discours que nous tenons, et les propositions que nous faisons, et ce que nous faisons effectivement comme nous sommes en responsabilité, y compris dans une collectivité territoriale. Pour moi il n’y a pas l’échelon noble qui serait l’échelon national, et puis l’échelon secondaire, qui serait l’échelon secondaire qui serait l’échelon territorial. Car comme l’ont dit tout à l’heure les deux représentants syndicalistes qui sont aujourd’hui élus à mes côtés, ce que l’on fait concrètement quand on a le pouvoir de faire, c’est ce qui permet de mesurer la volonté politique le courage politique, et de dire que ce qui se fait sur un territoire, oui, peut être fait au niveau national. (60 secondes d’applaudissements, « Ségolène présidente, Ségolène présidente ! »)

Respect, projet et large rassemblement en Poitou-Charentes aux élections régionales

Et c’est pour ça… Et pour faire ce lien que vous comprenez bien, vous qui êtes soucieux de l’efficacité de l’action politique, je vais donc continuer sur ce chemin, et vous dire que j’ai vu, à l’échelle de la Région Poitou-Charentes que je préside, la démagogie exercée au niveau national. On a vu, pendant la campagne des élections régionales, au début de cette année, un défilé indécent de ministres, deux fois le président de la République, avec les mises en scènes que vous connaissez et que je vous laisse imaginer. Et je crois pouvoir parler au nom des habitants de ma région en disant que l’on aurait préféré moins de visites et davantage de promesses tenues, en un mot (Applaudissements) plus de respect et moins d’exploitation de la misère des gens. (Applaudissements) Cela ne vous rappelle rien ? Et les habitants de la région nous ont renouvelé leur confiance avec une majorité de plus de 60%, et je suis fière de le dire ici. (Applaudissements) Je suis fière de le dire parce qu’on voit bien que lorsque les enjeux sont essentiels, on peut rassembler au-delà de la gauche, on peut rassembler des alter-mondialistes de l’extrême gauche en passant par les socialistes, en passant par les centristes humanistes, et tous les républicains qui veulent se reconnaître (Applaudissements) dans un pays qui avance.

Nous avons construit notre projet autour de trois priorités fortes et cela vaudrait bien pour l’échelon national. Tout d’abord, construire un territoire humain qui respecte et qui protège, qui écoute et qui tient compte des choses de la vie, et qui se veut exemplaire sur le plan social et éducatif. Puis nous avons accéléré notre avance dans la croissance verte pour mettre notre région en tête des régions écologiques de France, et la France pourrait être en tête des nations écologiques du monde si la même action avait été conduite (Applaudissements) au niveau national. Ça on en est sûr. Enfin, et c’est le plus important, nous construisons un autre modèle économique qui défend l’emploi, avec notamment l’accent mis sur l’économie sociale et solidaire. Alors l’objectif est simple : il s’agit de remettre les hommes et les femmes au cœur de l’économie. Nous avons donc pris des initiatives fortes et innovantes pour montrer de quelle manière ce qu’on nous disait impossible devient possible, et ce qui conduit aux propositions suivantes, car ce qui vaut pour le local vaut aussi pour le national. (Applaudissements)

Transpositions du local au national : propositions pour redresser

la situation économique et sociale de la France

C’est pourquoi je propose l’entrée de l’Etat dans le capital des entreprises stratégiques et d’avenir. Je le fais bien pour Heuliez, qui fabrique la voiture électrique, et dont j’ai empêché la fermeture et la délocalisation en décidant l’entrée de la Région à auteur de 30% dans le capital de l’entreprise, et ça marche. Je le fais bien en achetant l’usine fermée de New Fabris pour la transformer en une nouvelle fabrique écologique, et ça marche.

 

Le discours de Ségolène Royal faisait l'objet d'une traduction simultanée en langue des signes (FM pour DA Paris 15)

Je propose la création d’une banque nationale de prêts aux petites entreprises pour qu’elles échappent (Applaudissements) à la spéculation financière. Je le fais bien dans la Région, en créant un fonds public d’investissement déconnecté de la spéculation financière, et ça marche.

Je propose de conditionner les aides publiques à l’interdiction de délocaliser ou de licencier (Applaudissements) lorsqu’il y a des bénéfices. Je le fais bien dans la Région, et je vous dirais même aujourd’hui tout le monde trouve ça normal, et ça marche.

Je propose qu’à chaque fois qu’une entreprise est menacée de fermeture, de proposer aux salariés de la reprendre en société coopérative ouvrière de production. (Applaudissements) Je le fais bien dans ma région, et ça marche. Je pense aux femmes, ouvrières du textile, de couture Venise Verte, aux Ateliers du Bocage, et à bien d’autres exemples. Aujourd’hui nous avons plus d’une centaine de SCOP dans la Région, et 1 emploi sur 5 relève de l’économie solidaire, oui ça marche. (Applaudissements)

Je propose la création de la Sécurité Sociale Professionnelle. Je l’ai bien fait dans la Région avec mes équipes en recyclant les fonds de la formation professionnelle, et ce sont 10 000 salariés qui pourront être sauvés d’un licenciement en conservant 90% de leur salaire et leur contrat de travail en échange d’une formation professionnelle pour pouvoir rebondir, oui ça marche. (Applaudissements)

Je propose d’accélérer avec force et détermination la mutation écologique de l’économie comme nous l’avons fait dans la Région, avec la voiture électrique, la première région pour le plan énergie solaire, le premier lycée de l’après-pétrole, les premiers trains roulant aux biocarburants avec toit photovoltaïque, le premier pôle des éco-industries qui tient rassemblement en novembre prochain, les logements sociaux économes en énergie, les bonus verts pour l’électroménager, le plan zéro pesticide. Alors si c’est possible dans une région, pourquoi ça ne l’est pas au niveau national, oui ça marche, et oui, il faut le faire. (Applaudissements de 20 secondes)

« Sortir les jeunes du chômage »

Oui redresser la France, c’est réussir le redressement économique et social, et dans ce redressement économique et social, redresser la France, c’est sortir les jeunes du chômage, et ici à Arcueil je veux m’adresser tout particulièrement à la jeunesse, à tous les jeunes, pour vous dire que je n’accepte pas que ce soit ici en France que le chômage des jeunes soit le plus élevé d’Europe, que je n’accepte pas que ce chômage soit aggravé par la réforme des retraites qui impose aux salariés même lorsqu’ils sont au chômage de travailler et de cotiser jusqu’à 67 ans, ce qui va renforcer le chômage des jeunes. Je propose une lutte sans merci contre le chômage des jeunes. (Applaudissements) Car comment accepter plus longtemps qu’1 jeune sur 4 soit au chômage, que tant de jeunes soient en dessous du seuil de pauvreté, et dans l’incapacité de se payer un logement. C’est d’ailleurs déjà très difficile pour les jeunes qui travaillent. Comment accepter des baisses de salaire injustifiées pour les jeunes diplômés par rapport aux générations précédentes ? Comment accepter des problèmes d’accès à la santé pour les jeunes, la galère du passage de stage en stage, les discriminations qui ajoutent au fait d’être jeune la couleur de la peau, et maintenant l’inquiétude pour la retraite future ? Non, nous ne pouvons pas l’accepter, il y a d’autres façons de faire, et là aussi pour les jeunes, je demande la République du Respect. (Applaudissements) Car c’est bien la République du Respect qui manque à l’appel quand un jeune se retrouve au chômage malgré ses efforts scolaires et ses diplômes, quand un jeune en apprentissage, c’était évoqué tout à l’heure dans le témoignage, ne trouve pas d’entreprise pour sa formation, ou quand il y a cet écart entre les jeunes qui ont un appui et qui peuvent accéder à un premier emploi, ou un stage rémunéré, ou un apprentissage, et ceux qui trouvent plus de portes fermées que de mains tendues.

C’est pourquoi je propose la mise en place d’un pacte de confiance pour l’emploi des jeunes, et que cette lutte contre le chômage des jeunes devienne une grande cause nationale. (Applaudissements) Pas un jeune ne doit rester désoeuvré. Chaque jeune doit être soit en formation, soit au travail, soit en service civique. L’Etat, les collectivités locales, les associations, les entreprises, tout le monde doit se mobiliser. Et je propose que toutes les entreprises qui bénéficient d’exonérations de charges sociales ou d’aides économiques, c’est-à-dire pratiquement toutes, aient en contrepartie l’obligation d’entrer dans ce pacte de confiance pour l’emploi des jeunes. (Applaudissements)

Je propose pour lutter à la fois contre le chômage des jeunes et celui des seniors, un dispositif de tutorat des salariés expérimentés sur les jeunes accédant au premier emploi.

Je propose que les associations agrées puissent être aidées pour recruter des jeunes en service civique.

Et enfin je propose un plan national pour l’apprentissage, pour démultiplier l’action des régions dont nous avons la charge de cet apprentissage. Et une fois de plus, comment ne pas évoquer l’expérience qui est la mienne quand je vois que dans ma seule région, j’ai pu créer 4 000 places d’accueil, y compris dans l’enseignement supérieur, un institut supérieur de l’apprentissage pour les étudiants après le bac, qui continuent leurs études universitaires par alternance avec un travail dans l’entreprise. Donc tous les niveaux de jeunes sont concernés de l’âge de 16 ans jusqu’après le bac et dans les formations professionnelles.

Oui la formation par alternance, oui l’apprentissage, c’est une des clés majeures d’un travail bien rémunéré, d’un travail respecté et d’un travail durable, car les résultats sont là. (Applaudissements) 80% des jeunes qui sont en apprentissage ou en formation par alternance trouvent un travail. Mais je vais vous dire, et c’était évoqué tout à l’heure par le témoignage de ce jeune d’Arcueil, nous avons de plus en plus de mal à trouver des entreprises, des maîtres d’apprentissage, et des entreprises qui tendent la main aux jeunes pour les formations par alternance. C’est pourquoi je propose une mobilisation nationale pour ouvrir tout grand les portes de l’emploi, par l’apprentissage et par la formation en alternance, et tout le monde doit prendre ses responsabilités, parce qu’on n’a pas le droit de fermer la porte à des jeunes qui veulent travailler, qui veulent se former, qui veulent faire leurs preuves, et qui veulent participer demain au redressement de la France. (Applaudissements)

Je propose aussi la création des bourses tremplins dont je suis particulièrement fière d’avoir mis en place la réalisation dans la région, où toutes celles et ceux qui veulent créer leur activité ou leur emploi peuvent présenter leur projet dans les ateliers de la création délocalisés sur tous les petits territoires de la Région, et nous leur donnons, par personne, de 5 000 à 10 000 euros pour qu’ils concrétisent leur projet en état accompagné. Et ça marche : aujourd’hui plus de 6 000 emplois ont été créés de cette façon à l’échelon régional, sans compter les emplois induits, car certains de ceux qui ont créé leur petite entreprise, aujourd’hui ont déjà créé 1 ou 2 emplois de salariés. Mais si l’on transpose à l’échelon national, ce sont 500 000 emplois tremplins que nous pourrions créer dans la France entière. Voilà ce pacte de confiance, et si je vous le dis c’est parce que je sais que ça marche. (Applaudissements)

  Je m’adresse particulièrement à vous, la jeunesse des quartiers populaires, celle qui est venue voter pour moi massivement en 2007, et qui aujourd’hui se retrouve à l’abandon d’un pouvoir qui n’a pas tenu sa promesse. Car constatons avec qu’inquiétude qu’après les émeutes de 2005, rien n’a été fait pour arrimer plus solidement les quartiers populaires à une république de plus en plus indifférente. Qu’ont-ils fait pour venir en aide aux maires qui s’épuisent sur le terrain face à un désarroi croissant ? Rien. Qu’ont-ils fait pour redonner espoir aux jeunes qui y vivent sans avenir et parfois sans diplôme en poche ? Rien. Qu’ont-ils fait pour épauler les familles en difficulté, qu’on accuse à la va-vite, de démissionnaire ? Rien. Qu’ont-ils fait pour mieux garantir le droit à la sécurité et à la tranquillité des habitants des habitants des quartiers, premières victimes des incivilités et de la délinquance ?  Rien (« Rien ») Rien en somme, pour éteindre le feu de la désespérance qui couve sous la cendre des illusions perdues, et c’est pourquoi je propose que l’on mette en place pour aider les maires qui se battent au quotidien avec leurs conseils municipaux et toutes les associations de quartier une véritable politique de civilisation pour les villes. (Applaudissements)

L’éducation des jeunes

Le respect des jeunes c’est l’emploi, mais c’est aussi bien évidemment l’éducation, toujours l’éducation, encore l’éducation, et nous devons réparer bien sûr ce qu’ils font là-haut, avec 41 000 emplois supprimés en 3 ans. Nous devons bien sûr aider davantage les enfants qui en ont le plus besoin, mieux former les enseignants à la difficile réalité de leur métier, mieux éduquer les enfants au respect des adultes, développer une école qui favorise tous les talents dans leur diversité, aider les parents – et j’ai bien aimé le témoignage de la directrice d’école tout à l’heure – aider les parents à remplir leur rôle, renforcer la sécurité à l’école, apporter du soutien scolaire gratuit et individualisé aux enfants qui décrochent. Oui tout cela, nous le ferons. Mais je veux vous dire aussi, à vous les jeunes, et même aux plus jeunes, sans démagogie, je veux vous dire aussi la responsabilité qui est la vôtre. Certes, je veux que vous soyez respectés, et accompagnés dans l’éducation et vers l’emploi, je veux que cesse toute discrimination, et que la république considère à égalité tous ses enfants d’où qu’ils viennent, ceux d’ici et ceux venus d’ailleurs. Mais vous aussi, les jeunes, vous avez une responsabilité à prendre. Oui, je vous demande de prendre vos responsabilités, et vous aussi de vous comporter avec respect, car il n’y a pas de droits sans devoirs. (Applaudissements) Je ne veux pas seulement vous plaindre, c’est la facilité des discours politiques, non, je veux vous motiver vous dire que pour réussir, vous devez travailler et travailler dur, et d’abord à l’école. (Applaudissements) Car quand on a la chance d’avoir une école publique, laïque, gratuite, et obligatoire, oui, il faut travailler dur à l’école, faites le, et dites-le à vos frères et sœurs, on n’a rien sans effort, vous le savez parfaitement. Je veux vous dire surtout que ce travail et cette réussite ne sont pas seulement importants pour vous, pour vos parents, pour votre avenir – c’est déjà très important – mais cela va bien au-delà, car ce que vous ferez de votre éducation décidera de l’avenir de notre pays. Oui, l’avenir de la France (Applaudissements sur le reste de la phrase) dépend en partie de vous, tout le travail et tous les talents de la France métissée doivent nous faire avancer. (Applaudissements, « Ouaaaais ! », « Bravo ! ») Oui, la France a besoin de la jeunesse des quartiers, de son intelligence et de son énergie. Nous avons besoin que vous nous aidiez à relever nos défis les plus difficiles, si vous ne le faites pas, si vous ne faites pas vos devoirs, si vous séchez les cours, si vous ne respectez pas vos enseignants, vous devez savoir que vous n’abandonnez pas seulement l’école et le savoir, vous abandonnez votre pays, et ce qui est pire vous vous abandonnez vous-mêmes.

Alors je sais qu’il y en a peut-être parmi vous qui n’ont pas d’adulte dans leur vie qui leur donne le soutien dont ils ont besoin. Peut-être sans doute, c’est évident, que dans votre famille il n’y a pas assez d’argent pour boucler correctement les fins de mois.Peut-être sans doute, vous vivez dans un quartier où vous ne vous sentez pas en sécurité, où vous avez des amis qui vous poussent à faire des choses que vous ne devriez pas faire. Mais à la fin, rien de tout cela n’est une excuse pour négliger vos devoirs, pour manquer de respect, ou pour être absent à l’école. Voilà ce que je (Applaudissements) – écoutez bien – voilà ce que je veux vous dire, plutôt que de supprimer les allocations familiales de vos parents. (Applaudissements de 40 secondes, « Ouaaaaaais ! », « Bravo ! », sifflets, puis « Ségolène, présidente, Ségolène, présidente ! »)

LA « REFORME INJUSTE DES RETRAITES »

Alors d’autres combats nous mobilisent en cette rentrée. Le combat d’abord contre une réforme injuste des retraites, et cela a été dit tout à l’heure avec talent, notamment par Jean-Luc Mélenchon. Oui nous devons être très nombreux le 23 septembre. Les perdants de cette réforme, ce sont les ouvriers, les employés qui travaillent depuis plus longtemps que les autres, et les femmes. Les gagnants ? Ce sont les revenus du capital, et les produits financiers des banques (Huées) et des assurances privées, amies du pouvoir, exploitant la peur de l’avenir, et qui s’attendent à faire main basse sur ce pactole. Alors il n’y aurait plus d’argent pour la Sécurité Sociale par répartition, celle qui peut aujourd’hui assurer que les jeunes qui rentrent dans la vie active auront bien leur retraite, mais il y en aurait suffisamment pour faire faire des profits aux assurances privées et aux banques privées ? (Huées)Cherchez l’erreur. L’erreur, c’est la différence entre le retraite par répartition, c’est à dire des retraites qui sont payées en ce moment par ceux qui cotisent et qui sont au travail, et donc vous comprenez bien qu’entre les deux, c’est un circuit court, il n’y a pas d’intermédiaire qui se met des profits dans la poche.

« On a vu des faillites de fonds de pension »

Mais si demain, parce que les gens vont avoir peur, et c’est pour ça que je leur dis de ne pas avoir peur, que nous rétablirons les retraites à 60 ans et à 65 ans, (Applaudissements) et la retraite par répartition, car comprenez bien, ce qu’attendent les fonds de pension des banques et des assurances privées, c’est que les gens aient peur et se précipitent vers des cotisations privées. Donc il faudra bien de toute façon sortir l’argent de sa poche, mais la différence, c’est que lorsque vous cotisez à une banque, à une assurance privée, à un fonds de pension, et on a vu des faillites de fonds de pension, dans tous ces pays dont le gouvernement nous donne, à longueur d’émission de télévision, nous donne en exemple, jamais il ne disent que les fonds de pension ont été ruinés ou se sont écroulés, car aujourd’hui, lorsque des salariés modestes iront mettre leur argent dans un fonds de pension, dans une assurance privée ou dans une banque privée, il n’a aucune garantie de retrouver cet argent 20 ans, 30 ans plus tard, parce que les placements aléatoires de ces institutions financières, on ne sait pas ce que cela va devenir.

« La spéculation immobilière »

Et il y a un scandale plus grand encore, c’est la spéculation immobilière. Elle n’a pas tardé d’ailleurs. À peine l’abandon de la retraite à 60 ans, de la retraite à 65 ans était voté par cette majorité de droite, vous avez vu, immédiatement fleurir la spéculation immobilière. C’est-à-dire ce sont aujourd’hui les assurances et les banques qui pour placer leur argent achètent des logements, et donc les salariés ils seront triplement pénalisés. D’abord, ils n’auront plus de retraite à la hauteur de ce qu’elle est aujourd’hui, c’est pour ça que nous la rétablirons. Ensuite, ils donnent leur argent pour que les institutions financières privées spéculent sur l’immobilier, donc ils vont subir non seulement une hausse des prix du logement, mais aussi une hausse des loyers. Et cette hausse du prix des logements et cette hausse du loyer aura été provoquée par leur propre argent qu’ils donnent aux institutions privées pour soi-disant préparer leur retraite. (Applaudissements et sifflets) Et vous aurez compris le mécanisme, lorsque, vous savez bien, ceux qui sont à la tête de ces banques privées, de ces assurances privées sont ceux du premier cercle de l’UMP, réunis nuitamment par Monsieur Woerth (Huées) et par les autres, et qui bénéficient aujourd’hui, parce que eux, ceux qui sont à la tête des organismes, ils ont les stock options, ils ont les retraites chapeaux, ils ont le bouclier fiscal, c’est-à-dire, c’est une quatrième fois que les salariés sortent l’argent de leur poche pour leur payer leurs avantages indus, sans parler des Légions d’honneur qu’au passage, il ramassent également. (Applaudissements et sifflets)

Triple reniement du chef de l’Etat et propositions de solutions des socialistes

Voilà ce scandale dont nous ne voulons pas. Et c’est pour cela en effet que nous rendrons aux salariés leur retraite à 60 ans et leur retraite à 65 ans, et parce qu’en effet cette réforme est le fruit d’un triple reniement de l’actuel chef de l’Etat qui avait promis de ne pas y toucher, qui avait promis le « travailler plus pour gagner plus », qui avait promis de la justice là où le maintien de tous les avantages fiscaux des plus fortunés n’a pas reculé d’un pouce, bien au contraire. Et les socialistes, contrairement à tout ce qui a été dit, ont proposé des solutions, Marisol Touraine par exemple qui a porté ce combat à l’Assemblée Nationale avec le groupe socialiste que préside Jean-Marc Ayrault. Oui, ils se sont battus pour des solutions justes et durables, avec un combat parlementaire nécessaire. Alors le 23 septembre, nous serons dans la rue pour être respectés. (Applaudissements) Nous allons marcher aux côtés des salariés, aux côtés des retraités, parce qu’il faut que le pouvoir recule, il faut sauver la retraite par répartition, il faut pouvoir dire à ceux qui entrent aujourd’hui dans la vie active, parce qu’on les entend partout ces jeunes, et même ces jeunes adultes, jusqu’à 30, même jusqu’à 40 ans, un salarié aujourd’hui qui a 40 ans se dit aujourd’hui : mais est-ce que moi je vais aussi avoir droit à la retraite ? Eh bien oui ! Oui, parce que c’est le maintien de la retraite par répartition qui est en cause. C’est un pilier essentiel de la Sécurité Sociale. C’est l’héritage que nous avons reçu de l’après-guerre et du Conseil National de la Résistance. (Applaudissements)

 

Podium à la fin du discours de Ségolène : Guillaume Garot, Ségolène, Denis Weisser, Najat Vallaud-Belkacem (FM pour DA Paris 15)

Et si ce pilier-là s’écroule, alors ils abattront tous les autres. Et c’est pourquoi il faut résister sur celui-ci, parce que derrière il y a le pilier de l’égalité d’accès à la santé, qui là aussi, est gravement menacé. Et c’est pourquoi ce combat nous le mènerons pour dire que nous sommes les citoyens de la République Française, qu’on n’impose rien aux citoyens de la République sans en avoir discuté avec eux au préalable, sans apporter en retour la preuve d’une juste répartition des efforts, et sans les avoir consultés par un référendum. (Applaudissements)

« REDRESSER LA PLACE DE LA FRANCE DANS LE MONDE »

Redresser la France, c’est redresser aussi la place de la France dans le monde. L’actuel président de la république a déclaré hier à Bruxelles qu’il était là pour défendre la France. Il a dit ceci en dénonçant les déclarations de la Commissaire européenne, il a dit : « La France a été injuriée, blessée, outragée, humiliée, et je veux la défendre. ». Alors moi je veux mettre les choses à leur juste place, pour vous dire que c’est bien leur politique à eux qui injurie, qui blesse, qui outrage et qui humilie (Applaudissements, « Bravo ! ») la France et les Français tous les jours. Oui, et ce n’est pas excessif de le dire, c’est à cause de ceux qui nous gouvernent que la France est injuriée, et nous, nous voulons du respect. C’est à cause de ceux qui nous gouvernent que la France est blessée, et nous, nous voulons du respect. C’est à cause de ceux qui nous gouvernent que la France est outragée, et nous, nous voulons du respect. (« Du respect »)

Cela me conduit à vous dire comment je conçois le rôle de la France dans le monde, et comment je voudrais qu’elle tienne son rang. La France est une grande histoire, certes pas uniforme, mais avec des moments sublimes, quelques fois des abîmes, et en arrière plan la grande lumière, jamais éteinte, de la Révolution Française, révolution contre toutes les injustices et contre toutes les misères. (Applaudissements) Car la France, c’est plus que la France : la France c’est ce pays qui, comme disait André Malraux, qui n’est jamais aussi grand que lorsqu’il l’est pour tous. La France, ce sont des valeurs exigeantes et belles, proclamées par la Révolution Française, faites contre les injustices et contre la misère. La France ce sont des valeurs universelles qui rayonnent, qui nous obligent aussi, nous, chacun d’entre nous, et que nous devons porte haut pour ne pas décevoir ceux qui on foi en nous. C’est cela, faire tenir à la France tout son rang. Je ne veux pas d’une France qui aurait la tentation de s’éloigner de la scène, de renoncer, de laisse faire. Je ne veux pas d’une France qui laisserait ce monde se casser, éclater en morceaux, en blocs de vies et de pensées hostiles les unes aux autres. Je ne veux pas d’une France qui se résignerait en un mot à sortir de l’Histoire, et nous devons dire haut et fort que nous ne nous reconnaissons pas dans l’abaissement qu’on nous impose aujourd’hui sur la scène mondiale. (Applaudissements) Je vous appelle à ne pas rester les spectateurs muets et apeurés que ce gouvernement voudrait que l’on devienne, car nous avons quelque chose à dire encore au monde, nous avons quelque chose à lui apporter, nous avons beaucoup à faire ensemble.

Les quatre objectifs de la France sur la scène internationale

Les objectifs de la France sur la scène internationale sont simples et fidèles à notre vocation la plus haute : la paix, bien sûr, la sécurité pour les Etats, mais aussi la justice pour les peuples, et le développement pour tous, voilà notre message universel que nous devrons porter en 2012. (20 secondes d’applaudissements)

« NOUS SOMMES À MOINS DE DEUX ANS DU CHANGEMENT »

Je compte sur chacun et chacune d’entre vous pour porter haut et fort la parole que je viens de vous donner.  Vous êtes venus très très nombreux, et parfois de loin. Nous nous donnons un formidable courage, et du courage il en faut pour entendre, pour écouter, et pour proposer. Vous me redonnez une formidable liberté, et une force, parce que c’est vous qui allez porter cette énergie, cette énergie dont la France a besoin. (Applaudissements) Repartez vers les citoyens, faites revenir vers vous ceux qui ne croient plus dans la politique, ceux qui attendent désespérément quelque chose qui ne vient pas. Donnez leur la parole, pour que ce projet de la France s’incarne à travers chacun et chacune d’entre vous, à travers chaque Français, chaque Française qui veulent que ça change, et que ça change vraiment pour une France plus juste, plus forte, de progrès pour chacun, pour le respect pour tous, car après 8 années d’échecs pour la France, après ces trois dernières années désastreuses, nous sommes à moins de 2 ans du changement. (30 seconde d’applaudissements, « Ségolène, présidente ! Ségolène, présidente !)

Dans moins de 2 ans nous tournerons enfin la page des politiques qui placent l’avarice et l’irresponsabilité des marchés financiers devant le travail et le sacrifice des Français. Dans moins de deux ans, nous pourrons choisir une politique qui investit dans les classes moyennes, soutient les classes populaires, crée de nouveaux emplois, donne du pouvoir d’achat, et fera croître notre économie pour donner à chaque jeune de France la chance de réussir d’abord à l’école et puis dans l’emploi. Dans moins de 2 ans, nous mettrons fin à cette présidence qui cherche à diviser notre nation parce qu’elle croit que c’est ainsi qu’elle pourra être réélue. Nous pourrons mettre fin à ce gouvernement qui oppose les citoyens entre eux, les quartiers aux quartiers, les régions aux régions, les villes à l’Etat. Oui, dans 2 ans, nous pourrons en finir avec ce pouvoir qui nous demande d’avoir peur et de subir à une époque où nous avons surtout besoin d’espérer et d’avancer. (Applaudissements)

 

Podium à la fin du discours de Ségolène Royal (FM pour DA Paris 15)

La gauche, en perdant les 3 dernières élections présidentielles, a en quelque sorte contracté une dette envers les Français, car c’est à cause de ses défaites que la France est aujourd’hui entre les mains de l’incompétence et du cynisme. Et par notre travail, par notre unité, c’est comme cela que nous allons incarner une espérance. Et dès aujourd’hui, disons-le ensemble aux Français, que nous sommes avec eux. Unis nous sommes, unis nous demeurerons. Nous resterons ensemble quoi qu’il arrive ; face aux obstacles, nous serons ensemble en dépit de toutes les tentatives pour nous diviser, en dépit de tous les jeux pour nous opposer. Car redresser la France, c’est additionner nos forces et unir nos volontés. Redresser la France, c’est dire non à cette société de toutes les peurs pour bâtir une société de l’espoir qui s’occupe d’abord d’améliorer la vie de tous les jours. Redresser la France, c’est faire briller à nouveau notre devise républicaine : Liberté, Egalité, Fraternité. (« Egalité ! Fraternitéééé ! ») Oui, nous la portons en nous cette devise. C’est notre héritage commun, notre bien commun. Je vous propose de rétablir la République du Respect, vous l’aurez compris, avec la Liberté d’agir, de penser, de critiquer, de créer, avec l’Egalité des chances, et avec, en effet, cette Fraternité que certains ont moquée, mais il faut tenir bon parce que c’est une valeur puissante qui unit les deux autres, c’est la Fraternité qui unit la Liberté et l’Egalité. Certains se sont étonnés de ce mot, et le tourne même en dérision, mais je suis sûr qu’ils vont faire avec nous le chemin, car quand ils voient la monté des divisions, des peurs, ils ne peuvent pas ne pas les voir. Quand ils voient les affrontements, quand ils voient la brutalité de toutes sortes, il faut comprendre qu’il faut tenir bon sur la devise républicaine. La Fraternité, disait Régis Debray, c’est se comporter dans une nation comme des frères et des sœurs, même lorsque l’on n’est pas frères et sœurs. Alors oui, avec la Liberté, avec l’Egalité, et la Justice, et la Solidarité, avec la Fraternité, nous pouvons batir un destin, un avenir commun, un désir d’avenir, vive la République, vive la France !

(Acclamations et applaudissement, « Ségolène, présidente ! Ségolène, présidente ! », Ségolène salue le public, entourée de ses invités et de l’équipe de Désirs d’avenir pendant plus de 10 minutes sur la musique des Black Eyed Peas)

Publié dans Fraternité

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